Sorti le 12 décembre dernier en librairie, « Le Livre d’or de la Formule 1 2019 » revisite sous la plume experte de Frédéric Ferret les vingt-et-une manches de la soixante-dixième saison de l’histoire de la catégorie reine. Associé pour la deuxième année consécutive au quotidien sportif L’Équipe, l’ouvrage mêle sur 128 pages interviews, comptes-rendus et de sublimes photos d’illustration.
Longtemps, il ne fut associé qu’à un seul homme. Père du « Livre d’or de la Formule 1 », le regretté Renaud de Laborderie a, pendant près de 37 ans, œuvré à la rédaction de cet ouvrage devenu culte pour tous les amoureux de la catégorie reine du sport automobile. Confié à son confrère Pascal Pro après la disparition de celui qui s’était vu remettre en 2007 le « Prix de la carrière » de la part de l’Association des Écrivains Sportifs, le « Livre d’or de la F1 » a, ensuite, transité entre les mains expertes de Jean-Louis Moncet avant de finalement échoir cette année au grand reporter du journal L’Équipe, Frédéric Ferret.
Enrichi par l’iconographie et les statistiques du quotidien sportif de référence en France, ce millésime 2019 plonge les inconditionnels de F1 dans une passionnante rétrospective de vingt-et-un virages sans oublier de s’attarder sur les principaux acteurs de ce soixante-dixième championnat de l’histoire. Révélation de cet historique (à plus d’un titre) exercice 2019, Charles Leclerc prend les commandes d’une préface dans laquelle le pilote Ferrari se remémore les bons (sa pole de Bahreïn, ses succès à Spa et à Monza) et les mauvais moments (son début de saison, la disparition de son ami Anthoine Hubert) d’une première saison en rouge riche en émotions.
Une année avec « mille émotions » pour Leclerc
« Je n’oublierai jamais cette année, débute le nouveau petit prodige de la Scuderia. Tout est allé très vite, par paliers, mais d’une manière très satisfaisante avec ce sentiment de se sentir capable de changer les choses. Aujourd’hui, je peux me battre avec des pilotes comme Lewis Hamilton et Sebastian Vettel. » Logiquement désigné par l’auteur comme l’homme de cette cuvée 2019 (il s’est notamment imposé comme le roi des qualifications avec sept pole positions à son actif), le « roc monégasque » reçoit même les honneurs d’un portrait, un privilège partagé dans l’ouvrage de Frédéric Ferret par le seul Lewis Hamilton.
Sacrée pour la sixième fois de sa carrière à l’occasion d’un Grand Prix des États-Unis dominé par son coéquipier chez Mercedes Valtteri Bottas, l’autre grande figure de l’année y dévoile une partie de son jardin secret, de son engagement (tout récent) en faveur de l’écologie, en passant par son appétence pour l’univers de la mode ou encore de la place (prépondérante) de la religion dans sa vie. Pointu et particulièrement brillant dans l’analyse des vingt-et-un chapitres de cette campagne 2019, Frédéric Ferret ne se contente pas pour autant de livrer un simple éclairage chronologique de la saison, bonifiant son récit de quelques sujets magazines bien sentis (présentation du circuit de Bakou, travail des météorologues lors du typhon Hagibis au Japon).
Le coup 2 folie de Gasly
Soucieux de rester fidèle à l’esprit originel du « Livre d’or de la Formule 1 », le journaliste de L’Équipe propose également un volet humain à travers des hommages poignants (Charlie Whiting, Niki Lauda) et des interviews (Lewis Hamilton, Pierre Gasly) judicieusement choisies. Dans la première, le désormais sextuple champion du monde se confie longuement sur la nouvelle génération de pilotes (incarnée par le duo Verstappen-Leclerc) et affirme sans ambages ne pas vouloir endosser un rôle paternaliste de guide. « Je ne me sens absolument pas dans la position d’être un père, lance avec conviction le pilote Mercedes. Je reste un putain de gamin ! ».
Dans la seconde, l’éphémère pilote Red Bull (il a été rétrogradé chez Toro Rosso une semaine après le Grand Prix de Hongrie) revient sur sa cruelle éviction du team autrichien et évoque l’impact provoqué par son inattendu exploit brésilien (il termine deuxième d’une course remportée par Verstappen). Complet (on regrettera seulement que les qualifications aient totalement été passées sous silence) et richement illustré, ce quarante-cinquième millésime du « Livre d’or de la Formule 1 » s’inscrit comme un ouvrage de qualité, une œuvre à même de séduire les plus exigeants des passionnés de la catégorie reine du sport automobile.
Andrea Noviello
« Le Livre d’or de la Formule 1 2019 » par Frédéric Ferret, préface signée Charles Leclerc, Solar Éditions, 128 pages – 29,99 €
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