Qualification : Leclerc joue avec le feu

Charles Leclerc qualification Hongrie 2019
Charles Leclerc arrache un bon quatrième temps malgré une nouvelle erreur en qualification.
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Parti à la faute en Q1, Charles Leclerc a frôlé la correctionnelle lors des qualifications du Grand Prix de Hongrie. Sauvé d’une élimination prématurée par la promptitude de ses mécaniciens à réparer sa SF90 endommagée, le pilote Ferrari décroche le quatrième chrono du jour à près d’une demi-seconde du poleman Verstappen.

Sa sortie de piste dans le stadium d’Hockenheim lors de ce fatidique 28ème tour du Grand Prix d’Allemagne l’a visiblement ébranlé. Grand perdant d’une course qui aurait dû lui permettre d’inscrire, enfin, son nom au palmarès de la Formule 1, Charles Leclerc peine depuis à se remettre d’une faute évitable certes, mais largement pardonnable eu égard à sa faible expérience en catégorie reine et surtout aux conditions particulièrement piégeuses de ce onzième rendez-vous de la saison 2019. Fragilisé en interne par le rebond de son coéquipier Sebastian Vettel à domicile, le Monégasque est étrangement apparu en retrait depuis le début de ce week-end hongrois. Clairement insatisfait de l’équilibre générale de sa voiture, le protégé de Nicolas Todt n’a jamais su trouver la solution lors d’une journée du vendredi où ni les conditions sèches du matin (6ème temps), ni l’arrivée de la pluie dans l’après-midi (7ème chrono) ne lui ont permis de se distinguer. Encore discret (5ème meilleur performeur) à l’occasion de l’ultime répétition du samedi matin malgré une refonte profonde des réglages de sa SF90, le champion 2017 de Formule 2 a subitement retrouvé de son éclat dans l’exercice du tour chronométré.

De retour à un niveau plus conforme à son (immense) talent, Leclerc a pourtant failli voir sa fouge lui jouer, de nouveau, un mauvais tour lors de ces qualifications hongroises. Coupable d’une nouvelle erreur de pilotage le samedi après-midi (il avait déjà fauté plus tôt dans la saison à Bakou et à Barcelone), le pilote Ferrari a finalement réussi à sauver une honorable quatrième place sur les bords du Danube grâce à la rapidité d’exécution de ses mécaniciens après sa sortie de piste dans l’avant-dernier virage en Q1. « J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir repartir, reconnaît avec franchise le natif de Monaco à sa descente de voiture. Je dois remercier l’équipe pour le travail accompli. C’était une erreur complètement inutile à ce stade des qualifications. C’est la deuxième erreur que je commets en deux Grand Prix. Si la première était compréhensible, celle-ci n’est clairement pas acceptable. Cela aurait pu bien plus mal se terminer, j’aurais pu rester dans le mur. Je vais devoir apprendre de ces erreurs et veiller à ce qu’elles ne se reproduisent plus à l’avenir. »

« Les Mercedes et les Red Bull sont juste trop rapides »

Crédité du quatrième temps du jour en 1’15’’043, Leclerc essuie, tout comme son voisin de garage Vettel, un sacré revers sur le tortueux tracé du Hungaroring puisqu’il accuse à l’issue de sa dernière tentative chronométrée en Q3 près d’une demi-seconde (471 millièmes pour être exact) de retard sur la Red Bull du poleman Max Verstappen. Une gifle vraisemblablement attendue du côté de Maranello, mais qui met une nouvelle fois en lumière les carences de la SF90 dans les virages. « Je ne suis pas surpris par notre résultat d’ensemble aujourd’hui, confie le team principal de la Scuderia, Mattia Binotto. Nous savions que nous n’étions pas les favoris ici compte-tenu du niveau d’appui aérodynamique dont nous disposons actuellement. Ces qualifications confirment néanmoins nos progrès en matière de développement. L’écart avec les voitures de devant est plus faible que ce à quoi nous nous attendions. C’est encourageant. » Homme le plus rapide en Q1 avant son contact avec la barrière pneumatique de l’avant-dernier virage, le champion 2016 de GP3 aurait très probablement pu adoucir l’addition finale si son accident en début de séance ne l’avait pas contraint à se réfréner en Q3.

Reparti au volant d’une machine réparée, mais amoindrie, Leclerc a d’ailleurs dû attendre sa deuxième tentative pour sortir un tour clair, son premier run en Q3 ayant été entaché d’une nouvelle erreur dans le troisième secteur. « Je suis très satisfait de mon tour en Q3, positive toutefois le fer de lance de la Ferrari Driver Academy. Évidemment je me suis montré un peu plus prudent dans le dernier partiel, mais je ne crois pas que cela ait affecté mon résultat. Il n’y avait pas grand-chose de plus à aller chercher aujourd’hui. Les Mercedes et les Red Bull sont juste trop rapides pour nous sur ce circuit. Je pense que demain ça va être une journée assez compliquée. » Longtemps attendue lors de cette journée du samedi, la pluie pourrait finalement faire son apparition sur Budapest ce dimanche après-midi, de quoi brouiller les cartes et redonner un peu d’espoir à une Scuderia Ferrari sérieusement malmenée dans l’exercice de la vitesse pure. De quoi permettre, surtout, à l’enfant prodige de la Principauté de se racheter une semaine après sa bourde d’Hockenheim et de démontrer, à ceux qui peuvent encore en douter, qu’il a bien les épaules suffisamment solides pour rebondir en terre magyar.

Andrea Noviello

Charles Leclerc box Budapest 2019
Leclerc s’attend à souffrir ce dimanche en raison de la dégradation excessive de ses gommes.
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