Qualification : Leclerc fait le mur

Charles Leclerc qualification Azerbaidjan
Piégé par ses gommes médiums, Charles Leclerc a vu ses rêves de pole s'envoler au pied du château.
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Intouchable en essais libres, Charles Leclerc a vécu une vraie désillusion lors des qualifications du Grand Prix d’Azerbaïdjan. Parti à la faute lors de sa deuxième tentative en Q2, le Monégasque se classe dixième d’une séance prématurément terminée dans les barrières Tecpro du virage 8.

Sa journée du samedi devait s’achever en apothéose. Elle s’est, finalement, terminée en eau de boudin. Abonné au sommet de la feuille des temps depuis le vendredi après-midi, les essais libres 1 ayant été annulés à la suite de la désolidarisation d’une plaque d’égout au passage de la Williams de George Russell, Charles Leclerc aurait dû être le héros d’une séance qualificative mouvementée comme jamais dans les rues de Bakou. Il en a, au contraire, été le grand perdant. Lui l’amoureux des tracés en ville semblait, pourtant, bien parti pour rééditer son exploit de Bahreïn dans l’exercice si redouté du tour chronométré. Intenable au volant d’une SF90 visiblement retrouvée, le pilote Ferrari trustait le haut de l’affiche sans jamais laisser transparaître le moindre signe avant-coureur de fébrilité.

Et puis, tout a basculé en une fraction de secondes. Sur un détail. Ou plutôt un freinage (un peu) trop retardé à l’approche du particulièrement traître virage 8 du château. Jusqu’ici, jamais le Monégasque ne s’était laissé endormir par un tracé réputé pour ses innombrables pièges. Tout juste avait-il consenti à une jolie dérobade du train arrière de sa « rossa » au plus près du mur fatal quelques minutes plus tôt à la Racing Point de Lance Stroll. Rien ne pouvait lui arriver. Du moins le croyait-on. Car le protégé de Nicolas Todt a craqué le premier. Comme un débutant. Piégé par des gommes médiums dont il avait magnifiquement fait usage lors de sa première tentative en Q2 (il occupait le cinquième rang à ce moment-là), Leclerc a violemment fracassé sa Ferrari contre les barrières Tecpro positionnées à l’entrée de la vieille ville, ruinant par la même occasion ses chances de décrocher une seconde pole position en carrière.

« Je vais m’en vouloir pendant un moment »

« Je suis très mécontent de moi, peste l’ancien pilote Sauber à son retour dans la casemate de la Scuderia. Notre rythme a été très bon tout le week-end et nous espérions un résultat autrement plus positif de ces qualifications. Mon premier tour en Q2 a été particulièrement bon compte-tenu du fait que je roulais avec des pneus médiums. Mais j’ai ensuite commis une erreur de pilotage dans mon deuxième tour chronométré. Je n’ai simplement pas fait le travail. Tout le team et les personnes qui me supportent méritaient bien mieux aujourd’hui. » Qualifié, malgré son crash, dans la dernière partie des qualifications grâce à un temps en 1’41’’995, l’enfant prodige de la Principauté devait, toutefois, accepter de rendre les armes et d’assister dans la peau d’un spectateur impuissant à la nouvelle démonstration de force des Mercedes dans l’exercice de la vitesse pure.

Neuvième sur la grille à la faveur de la pénalité de dix places infligée à Antonio Giovinazzi pour l’utilisation de nouveaux éléments du groupe propulseur, Leclerc peut légitimement s’en vouloir d’avoir, comme il l’affirme, « jeté à la poubelle une possible pole position ». Mais le champion 2017 de Formule 2 peut, tout aussi justement, espérer se racheter de fort belle manière ce dimanche, lui qui à l’inverse des autres pilotes du top dix s’élancera chaussé de gommes médiums. « Je sais que la course sera longue, déclare la révélation de la saison 2018. Je vais m’efforcer de rester positif et d’attaquer aussi fort que possible demain. Mais je vais m’en vouloir pendant un moment de cette erreur, car je pense toujours avoir été idiot. Celle-ci, elle fait mal. » Pour se racheter de sa bévue des qualifications, le fer de lance de la FDA aurait tout intérêt à s’inspirer de Daniel Ricciardo. En 2017, l’Australien l’avait emporté en s’élançant de la dixième place sur la grille.

Andrea Noviello

Charles Leclerc qualification Bakou 2019
Très critique envers lui-même, Leclerc ne se pardonnait pas sa grossière bévue des qualifications.
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