Leclerc souffle le chaud et le froid

Charles Leclerc tests Barcelone
Charles Leclerc s'est montré particulièrement actif à Barcelone, couvrant un total de 375 tours.
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Deux mois après l’annonce de sa titularisation chez Sauber, Charles Leclerc a effectué ses débuts officiels en Formule 1 à l’occasion de la double cession de tests programmée sur le circuit de Catalunya. S’il a pu engranger les kilomètres au volant de la nouvelle C37, le Monégasque a également commis quelques fautes de jeunesse sur un tracé rendu particulièrement piégeux par les températures glaciales qui ont sévi deux semaines durant sur les collines de Barcelone.

Il attendait ce moment avec impatience. Il a enfin pu assouvir son rêve : endosser la combinaison d’un pilote titulaire en Formule 1. Cette fois il n’était plus question de discrètes apparitions le vendredi matin en préambule d’un week-end de Grand Prix, mais bien de ses grands débuts officiels en catégorie reine. Après un long hiver passé à parfaire sa condition physique entre sa Principauté natale et le Nord de l’Italie, Charles Leclerc a entamé son aventure au plus haut niveau du sport automobile à l’occasion de la double cession de tests organisée sur le circuit de Catalunya à Barcelone. Aussi détendu que déterminé, le Monégasque s’est évertué deux semaines durant à découvrir un univers dans lequel il baignait certes depuis 2016 et son intégration au sein de la Ferrari Driver Academy, mais dont il ignorait encore les nombreuses subtilités.

Amené à se partager le volant de la nouvelle Sauber C37 un jour sur deux avec son coéquipier Marcus Ericsson, le champion en titre de GP2 a entamé son copieux programme d’essais par différents tests aérodynamiques et mécaniques avant de réellement se lancer à l’assaut du chronomètre. Piégé à deux reprises lors de sa première journée de roulage, il tanque tout d’abord sa monoplace dans les graviers au virage 4 avant de sortir jardiner au même endroit quelques minutes plus tard, le protégé de Nicolas Todt est malgré tout parvenu à boucler 81 tours du tracé catalan, emmagasinant ainsi de précieuses informations sur le comportement d’une monoplace autrement plus puissante que celles avec lesquelles il avait l’habitude de courir jusque-là. « Les conditions météos n’étaient clairement pas idéales, regrette toutefois le natif de Monaco. On a dû conjuguer avec des températures très basses et même de la neige dans l’après-midi. Mais j’ai quand même pu me faire une meilleure idée du comportement de la voiture. »

Une acclimatation express

De retour en piste avec un programme légèrement chamboulé le jeudi, Ericsson prenant sa place dans le baquet de la C37 le matin faute d’avoir pu rouler la veille, Leclerc a mis à profit sa seconde journée de tests pour approfondir sa connaissance des procédures et poursuivre son travail d’apprentissage des différents composés fournis par Pirelli. Résolument actif grâce à l’amélioration sensible des conditions météos, la pluie de la matinée s’étant effacée au profit du soleil, le prodigue monégasque a enchaîné les tours (59 au total) dans l’après-midi avant d’achever sa première semaine catalane par une simulation d’arrêt au stand. Plutôt satisfait de sa prise de contact avec la dernière-née des ateliers d’Hinwil malgré une performance chronométrique relativement modeste, il ne signe qu’un lointain antépénultième temps en 1’22’’721, le fer de lance de la Ferrari Driver Academy a, en outre, séduit son team principal Frédéric Vasseur par sa faculté d’adaptation et par la qualité de son retour technique.

Logiquement remplacé par son coéquipier Ericsson à l’occasion de la reprise des tests catalans cinq jours plus tard, Leclerc n’est pas pour autant resté inactif, observant avec minutie le travail de sape de son voisin de garage suédois depuis le muret des stands du circuit de Catalunya. Appelé à succéder au Nordique dans le baquet de la Sauber le lendemain, le troisième représentant monégasque de l’histoire de la F1 a tout d’abord axé sa journée sur du travail pneumatique et sur l’étude de différents réglages mécaniques. Particulièrement assidu en piste dans la matinée, il boucle 80 fois le tracé catalan en l’espace de quatre heures, le protégé de Nicolas Todt va se montrer tout aussi productif l’après-midi doublant même son nombre total de tours (160) couverts et accomplissant la première simulation de course du team helvétique. Seule ombre au tableau de cette journée idyllique : un tête-à-queue dans son dernier relais signe que le champion 2017 de GP2 n’a pas encore totalement appréhendé les limites de sa nouvelle machine.

Des erreurs de jeunesse

« Je suis quand même assez satisfait de cette journée, car on a pu couvrir un nombre très important de tours et récolté ainsi une multitude de données sur l’auto, positive celui qui arborera le chiffre 16 sur sa Sauber en 2018. J’ai maintenant hâte de retrouver la piste vendredi pour mon dernier jour de test cet hiver. » Chargé de mener à bien le programme final (pneus, aérodynamique et mécanique) concocté par son écurie à l’occasion de cette seconde semaine d’essais hivernaux, Leclerc va cependant voir son ultime répétition grandeur nature avant l’envol pour l’Australie quelque peu perturbée par une sortie de piste dans la matinée. Trop à l’attaque à l’amorce du virage 11, le rookie perd le contrôle de sa C37 avant d’aller embrasser en douceur les barrières pneumatiques. Si les dégâts sur la monoplace se révèlent en fin de compte plutôt minimes, ils vont toutefois contraindre le pilote de 20 ans à patienter de longues heures durant dans son box.

Bloqué à 19 petits tours après son excursion dans les graviers, le champion 2016 de GP3 profitera néanmoins pleinement de ses dernières heures de piste pour gonfler son compteur journalier de 56 boucles supplémentaires et passer en revue différentes gommes dont le tout nouveau composé hypertendres. Crédité du 15ème temps absolu en 1’19’’118, Leclerc conclut ses deux semaines catalanes avec 1 745 kilomètres avalés en trois jours et demi, de quoi tirer un bilan globalement satisfaisant de ses tests hivernaux. « Dans l’ensemble ces essais ont été plutôt positifs pour moi, confirme le natif de Monaco. J’ai pu accumuler un bon kilométrage et acquérir une expérience précieuse de la C37. J’attends maintenant avec impatience ma première course à Melbourne. La manche d’ouverture de la saison est toujours excitante pour un pilote, mais disputer le premier Grand Prix de ma carrière en Formule 1 rend cette occasion encore plus spéciale. J’ai hâte d’y être. »

Andrea Noviello

Charles Leclerc garage
L’apprentissage de la F1 ne s’est pas faite sans heurts pour Leclerc lors de ces essais hivernaux.
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