Qualification : Bottas renaît de ses cendres

Valtteri Bottas qualification Russie 2018
Valtteri Bottas signe dans le parc olympique de Sotchi sa deuxième pole position de la saison.
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Totalement transparent il y a deux semaines à Singapour, Valtteri Bottas a retrouvé la lumière dans le parc olympique de Sotchi en s’octroyant le meilleur chrono des qualifications du Grand Prix de Russie. Sorti de sa boîte en Q3, le Finlandais signe avec panache la sixième pole position de sa carrière, devançant sur la grille l’autre Mercedes d’un Lewis Hamilton parti à la faute au cours de sa dernière tentative et la Ferrari d’un Sebastian Vettel complètement impuissant face au rythme endiablé des flèches d’argent.

Dans la nuit (artificiellement) éclairée de Marina Bay, il n’avait été que l’ombre de lui-même. Mis sous l’éteignoir tout le week-end par un Lewis Hamilton une nouvelle fois démoniaque, Valtteri Bottas était reparti de Singapour avec la désagréable impression de faire tâche dans l’idyllique tableau Mercedes. Quand son extravaguant coéquipier renforçait un peu plus sa main mise sur un championnat 2018 qui devrait, de nouveau, être sien, le timide Finlandais avait, lui, rendu une copie bien pâle, poussant même certains de ses contradicteurs à remettre sur la table la question de sa prolongation (trop ?) précoce dans les rangs de la firme à l’étoile. Mais là où le team principal de l’écurie championne du monde en titre, Toto Wolff, y voyait une marque de confiance à l’égard du natif de Nastola, d’autres s’interrogeaient sur le bien-fondé d’une telle décision. Bottas, dans le dur depuis plusieurs semaines, mérite-t-il encore sa place à Brackley ?

Esteban Ocon, qui à l’inverse du Nordique est un pur produit de la filière Mercedes, ne devrait-il pas se voir confier la seconde flèche d’argent compte-tenu de ses brillants résultats chez Force India ? Autant de questionnements que l’ex-pilote Williams s’est empressé de balayer à Sotchi, signant son grand retour sur le devant de la scène là même où un an et demi plus tôt il s’était révélé aux yeux du grand public en conquérant son premier succès en F1. Devancé par Hamilton lors de chacune des trois séances libres ainsi que lors des deux premières parties des qualifications, Bottas a sagement attendu la Q3 pour sortir le grand jeu et venir chiper au quadruple champion du monde la pole position de ce seizième rendez-vous de la saison. « Cela fait vraiment du bien, confie tout sourire le pilote Mercedes. Ma dernière pole remontait au Grand Prix d’Autriche, ça commençait à dater un peu. La voiture était vraiment agréable et facile à conduire. J’ai l’habitude d’obtenir de bons résultats ici. J’aime ce circuit. Demain, mon objectif sera de gagner et rien d’autre. »

Des Ferrari rouge pâle

Seul gros bras à ne pas avoir commis le moindre impair en Q3, Bottas fixe le nouveau chrono de référence du tracé russe en 1’31’387, explosant au passage de près de deux secondes la précédente marque fixée par Sebastian Vettel l’an dernier. Favori logique à sa propre succession, le Finlandais n’a pas pour autant déjà course gagnée à Sotchi puisque derrière lui son voisin de garage chez Mercedes, Lewis Hamilton (2ème), entend bien surfer sur sa forme du moment pour triompher une troisième fois en Russie (après 2014 et 2015) et ainsi donner le coup de grâce à un Sebastian Vettel (3ème) quelque peu moribond sur les bords de la mer noire. Bien entré dans son week-end, il décroche le meilleur temps des libres 1, l’Allemand a vu ses performances sensiblement déclinées par la suite pour finalement aboutir à un différentiel de six dixièmes en faveur de la Mercedes de Bottas. « Peut-être que ça ira mieux demain, positive le leader de la Scuderia. La voiture se comportait bien donc je reste optimiste pour la course. Il peut se passer beaucoup de choses avant le premier virage. S’il y a une ouverture, je n’hésiterais pas. »

Symbole de la petite forme affichée par les monoplaces rouges sur les terres de Vladimir Poutine, Kimi Räikkönen (4ème) accuse, lui, près de neuf dixièmes de retard sur le chrono de référence, ne devant sa place sur la deuxième ligne de la grille qu’aux pénalités infligées aux pilotes Red Bull. Plus véloces que les hommes de Maurizio Arrivabene en Q1, Max Verstappen (11ème) et Daniel Ricciardo (12ème) auraient, très probablement, donné du fil à retordre aux Ferrari en fin de séance si une nouvelle accumulation de pénalités pour changement de groupe propulseur ne les avait pas contraints à zapper la deuxième partie des qualifications. Prolongé d’une saison supplémentaire par son écurie Haas en amont de ce Grand Prix de Russie, Kevin Magnussen (5ème) a célébré comme il se doit son renouvellement de contrat en collant la bagatelle de six dixièmes à son coéquipier Roman Grosjean (9ème) et s’octroyant surtout le tant convoité statut de meilleur des autres devant la Force India d’Esteban Ocon (6ème).

Leclerc se sublime

À la peine tout au long de la journée du vendredi sur un tracé qu’il découvrait, Charles Leclerc (7ème) a magnifiquement redressé la situation ce samedi en qualifiant sa modeste Sauber sur la quatrième ligne de la grille au nez et à la barbe de l’autre Force India de Sergio Perez (8ème). « Je suis très heureux aujourd’hui, déclare celui qui évoluera chez Ferrari l’an prochain. On a réalisé un gros pas en avant depuis hier et je suis également parvenu à améliorer mon pilotage. Septième, c’est ma meilleure position de départ jusqu’ici et j’ai vraiment hâte de courir. » Défait pour la treizième fois de l’année par le prodigue de la Principauté dans l’exercice du tour chronométré, le second pilote Sauber Marcus Ericsson (10ème) se console néanmoins en s’offrant sa première entrée en Q3 en 2018. Obligé, lui aussi, de faire l’impasse sur la deuxième partie des qualifications en raison du remplacement de nombreux organes de son moteur Honda, Pierre Gasly (13ème) s’est contenté de franchir le cap de la Q1, une stratégie également appliquée par les deux Renault de Carlos Sainz (14ème) et de Nico Hulkenberg (15ème).

Sans grand espoir de briller avant la séance, Brendon Hartley (16ème) a confirmé ses craintes en ce samedi après-midi, échouant de nouveau dès la Q1 et encaissant un sévère débours de sept dixièmes sur son voisin de garage chez Toro Rosso. Guère plus optimiste que le Néo-Zélandais avant d’entamer ces qualifications russes, Fernando Alonso (17ème) a, comme attendu, peiné sur le fade circuit de Sotchi, l’Espagnol se satisfaisant toutefois d’infliger son seizième revers en autant de séance à son coéquipier Stoffel Vandoorne (19ème). Cible de toutes les attentions pour son Grand Prix à domicile, Sergey Sirtokin (18ème) n’a pas franchement soulevé l’enthousiasme de ses compatriotes en qualification, le Moscovite se signalant au contraire par un tête-en-queue malvenu en fin de Q1 alors qu’il semblait en mesure de décrocher son billet pour la Q2. Freiné par les drapeaux jaunes lors de son ultime run, Lance Stroll (20ème) décroche, lui, le dernier chrono du jour, une contreperformance de plus à mettre au débit du futur pilote Force India.

Andrea Noviello

Charles Leclerc qualification Russie 2018
7ème en Russie, Charles Leclerc offre à Sauber son meilleur résultat en qualification depuis 2013.

 

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