Condamné à un recul de dix places sur la grille en raison du remplacement de son groupe propulseur, Charles Leclerc n’a pas réalisé de miracle lors des qualifications du Grand Prix du Brésil. Coupable d’une petite erreur lors de son premier run en Q3, le Monégasque décroche le quatrième chrono du jour à plus de deux dixièmes du poleman Verstappen.
Sa dernière pole position, il ne l’avait pas pleinement savouré. Battu à la régulière par ce diable de Max Verstappen, Charles Leclerc avait finalement hérité du meilleur temps au Mexique à la suite de la pénalité de trois places infligée au pilote Red Bull. Propulsé au sommet de la grille par le seul excès d’arrogance du Néerlandais dans son dernier tour chronométré (le Batave refusant de lever le pied malgré la présentation d’un double drapeau jaune à la suite du crash de Valtteri Bottas), le pilote Ferrari avait accueilli son septième chrono de référence en qualification avec humilité, conscient que sans l’intransigeance (légitime) de la FIA jamais il n’aurait pu détrôner, cet après-midi-là, le fils de Jos tout en haut de la feuille de temps. Soucieux de réaffirmer son autorité dans un exercice de la vitesse pure où il a subi quinze jours plus tôt à Austin un deuxième revers en trois qualifications face à son coéquipier Sebastian Vettel, le protégé de Nicolas Todt a pris un maximum de risques en piste tout en se sachant condamné à un douloureux recul de dix places sur la grille de départ.
Persévérant en Q1 (l’enfant prodige de la Principauté effectuant trois tentatives pour finalement s’offrir le deuxième temps), stratégique en Q2 (il réalise son unique tentative chronométrée chaussé de gommes médiums), Leclerc a complètement mis de côté sa pénalité en Q3 pour tenter d’arracher une huitième pole en 2019. Mais ses efforts sont, hélas, restés vains. Opposé à un Verstappen des grands jours sur le sublime toboggan d’Interlagos, le fer de lance de la Ferrari Driver Academy a tout tenté pour finalement échouer à la quatrième place avec deux petits dixièmes de débours sur la Red Bull du Néerlandais. « C’est une très grosse déception, affirme à sa descente de voiture l’ex-pilote Sauber. J’avais largement de quoi décrocher la pole sur ma première tentative, mais je me suis loupé dans le dernier virage. J’y ai facilement perdu trois ou quatre dixièmes. Il ne fallait pas commettre d’erreur aujourd’hui et malheureusement j’en ai fait une. C’est comme ça. Le résultat final n’aurait, de toute façon, pas été très différent. Partir douzième, treizième ou quatorzième, cela ne change pas grande chose en fin de compte. Mais bien sûr j’aurais, quand même, préféré signer la pole. »
« Tenter d’aller accrocher un podium »
Dominé pour la quatrième fois consécutive (sa dernière vraie pole position remonte au Grand Prix de Russie à Sotchi) dans un exercice du tour chronométré où il avait pourtant pris l’habitude de se montrer intraitable depuis le retour de la trêve estivale, le nouveau petit prince de la qualification a, également, encaissé sur les terres du regretté Ayrton Senna sa neuvième défaite de l’année face à Vettel le samedi après-midi, un revers à mettre principalement au crédit d’un trop plein d’agressivité du pilote de la Scuderia en Q3. Plutôt propre dans les deux premières parties de la séance (bien qu’il se soit offert une petite largesse lors de son ultime run en Q1), le champion 2017 de Formule 2 a, en revanche, davantage fleurté avec les limites de la piste brésilienne dans la dernière partie de cette séance qualificative, quitte même à les dépasser allégrement. Bien parti dans son premier run pour aller coiffer une huitième pole position au volant de sa SF90 (il compte près de deux dixièmes et demi d’avance sur le chrono de référence alors propriété de Lewis Hamilton à l’issue du secteur 2), Leclerc a bêtement gâché ses chances de ravir le meilleur temps à son ennemi juré Verstappen sur une sortie un petit peu optimiste de Juncao.
De nouveau pris à défaut lors de sa deuxième tentative en Q3 (il lâche cette fois plus de trois dixièmes sur un mauvais secteur 2), le Monégasque a, comme aux États-Unis deux semaine plus tôt, finalement dû se contenter de la quatrième meilleure performance du jour en 1’07’’728, une déception à pondérer toutefois par son judicieux choix stratégique en Q2, le champion 2016 de GP3 ayant, à l’inverse de ses adversaires directs, pris l’option de se qualifier en gommes médiums. « On a complété plusieurs tours avec le plein d’essence ce matin afin de travailler sur notre rythme de course, précise la révélation de la saison 2018. C’est dans ce domaine où notre marge de progression est la plus grande. On fera de notre mieux demain pour tenter d’appliquer ce que l’on a appris ici. S’élancer avec les gommes médiums est une bonne chose. J’espère simplement que cela nous offrira un avantage en course. Clairement, ce ne sera pas un Grand Prix facile, mais je vais comme toujours donner mon maximum pour récupérer le plus de places possibles et tenter d’aller accrocher un podium. »
Andrea Noviello
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