Qualification : Vettel sort du bois

Sebastian Vettel qualification Bahreïn 2018
Sebastian Vettel a dégainé le tour parfait pour coiffer Räikkönen sur le poteau en qualification.
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Devancé lors de chacune des trois séances libres du week-end par son coéquipier Kimi Räikkönen, Sebastian Vettel s’est offert au bout du suspense le meilleur temps des qualifications du Grand Prix de Bahreïn. Parti légèrement à la faute lors de sa première tentative en Q3, l’Allemand a finalement coiffé sur le poteau son voisin de garage pour empocher la 51ème pole position de sa carrière. Critiqué après sa pâle prestation australienne, Valtteri Bottas décroche le troisième chrono de la séance devant l’autre Mercedes de Lewis Hamilton.

Au soir de son chanceux, mais importantissime succès australien, Sebastian Vettel avait mis un holà franc et massif à tout excès d’optimisme du côté des aficionados de la Scuderia. Si le quadruple champion du monde avait, comme l’an dernier, su parfaitement tirer parti des conditions de course pour renverser la situation à son avantage et décrocher la timbale en ouverture du championnat, l’Allemand avait également tenu à pondérer l’enthousiasme ambiant en rappelant à ses admirateurs qu’il ne se sentait pas encore parfaitement « maître à bord » de sa SF-71H. Trop sensible au goût du natif d’Heppenheim, la dernière création des ateliers de Maranello se révélait, en revanche, nettement moins capricieuse aux mains de l’autre pilote Ferrari, Kimi Räikkönen. Visiblement enthousiasmé par le comportement de la belle rouge, l’impavide finlandais s’était montré particulièrement fringant à Melbourne et sans une intervention inopportune de la voiture de sécurité virtuelle, le champion du monde 2007 aurait très certainement terminé la course devant son chef de file.

Une tendance qui n’a d’ailleurs pas tardé à se vérifier dans la nuit de Bahreïn, Räikkönen dominant Vettel lors de chacune des trois séances libres disputées sous la chaleur suffocante du désert bahreïni. Résolument proche de son voisin de garage lors de la journée du vendredi, l’Allemand avait en revanche essuyé un sérieux revers à l’occasion de l’ultime répétition du samedi matin, accusant huit dixièmes de retard sur le temps établi par « Ice-Man ». Encore devancé par le Nordique en Q1, « Baby-Schumi » a alors, comme souvent, passé la vitesse supérieure et élevé sensiblement son niveau de jeu dans les tous derniers instants des qualifications. Après un premier run en Q3 gâché par une sortie au large dans le dernier virage, Vettel a dégainé le tour parfait sur le fil et soufflé une pole qui semblait promise à l’ex-pilote Lotus. « Ce fut une séance très intense, confie le fer de lance de la Scuderia. Nous avons rencontré des soucis ce matin, mais nous sommes parvenus à les surmonter. Je savais que je devais me tenir éloigner du vibreur dans le dernier virage. J’ai commis l’erreur la première fois. Pas la seconde. »

Hamilton dans l’ombre

Largement dominé par les flèches d’argent deux semaines plus tôt en Australie, Vettel décroche sa première pole de la saison en 1’27’’958, coiffant sur le poteau un Räikkönen (2ème) encore privé du bonheur d’accrocher le temps de référence dans l’exercice du tour chronométré. Piégé par le trafic lors de son ultime tentative, le Finlandais n’a, à l’inverse de son coéquipier, pas pu améliorer sa marque, échouant à 143 millièmes de seconde du chrono de référence. Sévèrement critiqué après sa piteuse prestation australienne, Valtteri Bottas (3ème) s’est quelque peu rassuré lors de ces qualifications bahreïnies en prenant le meilleur sur un Lewis Hamilton (4ème) étrangement discret sous la lumière artificielle des projecteurs. Si sa pénalité de cinq places sur la grille pour un changement de boîte de vitesse ne lui aurait, de toute façon, pas permis de s’inviter sur la première ligne de la grille, le Britannique n’a jamais semblé en mesure de surmonter les soucis d’une W09 particulièrement sensible aux hautes chaleurs de Sakhir.

Coupable d’un méchant blocage au virage 1 lors de son dernier run en Q3, le pilote star de la firme à l’étoile a non seulement vu ses chances de briller détruites dès l’entame du tour, mais a également sérieusement endommagé un train de pneus qu’il sera, sans doute, amené à réutiliser dimanche en course. Fort heureusement pour lui, l’Anglais prendra le départ de cette deuxième manche de la saison 2018 avec un autre train de gommes lui qui a pris le pari de chausser les tendres en Q2. « Ce ne sera pas simple demain, prévient toutefois le quadruple champion du monde. Je donnerai toute ce que j’ai. Les Ferrari étaient simplement trop rapides aujourd’hui, mais avec mon choix pneumatique je devrais pouvoir aller plus loin qu’elles. » Sensiblement en retrait des deux forces majeures du plateau à Melbourne, les Red Bull ont comblé une petite partie de leur retard à Bahreïn sur un circuit pourtant censé accentué l’écart qui les sépare des Mercedes et autres Ferrari.

La sensation Gasly

Malgré un tour qu’il qualifie lui-même de brouillon, Daniel Ricciardo (5ème) parvient à qualifier sa RB14 à moins d’une demi-seconde du temps de la pole, une performance d’autant plus appréciable que l’Australien n’aura pas à se soucier dimanche en course d’un Max Verstappen (15ème) décidément très gaffeur en ce début de saison. Déjà assuré de son passage en Q2, le prodigue néerlandais s’est bêtement sorti de la piste en fin de Q1, fracassant sa Red Bull contre les barrières pneumatiques à l’extérieur du virage 2. « J’ai regardé les données et je me suis rendu compte que j’ai eu 150 chevaux de plus subitement, tente de se défendre le protégé d’Helmut Marko. C’est assez étrange, car ce virage ne se prend pas du tout à fond. Il faut au contraire doser son accélération. Quelque chose s’est enclenché et je suis parti à la faute. » Les malheurs de la pépite hollandais ont toutefois permis à un autre pilote de la planète Red Bull de se mettre en lumière lors de cette séance qualificative.

Particulièrement à son aise depuis l’entame du week-end, le Tricolore se classant constamment dans le top dix en essais libres, Pierre Gasly a créé la sensation de ces qualifications en décrochant le sixième chrono du jour au nez et à la barbe de la Haas de Kevin Magnussen (7ème), des Renault de Nico Hulkenberg (8ème) et de Carlos Sainz (10ème) ou encore de la Force India de son compatriote Esteban Ocon (9ème). « On savait après les essais que cette voiture fonctionnait bien sur cette piste. Mais de là à faire sixième en qualification, personne ne pouvait s’y attendre, déclare le Normand. C’est vraiment un jour fantastique. » Preuve de l’état de forme des Toro Rosso, Brendon Hartley décroche le onzième temps de l’après-midi devant Sergio Perez (12ème) et le duo de chez McLaren Fernando Alonso (13ème) – Stoffel Vandoorne (14ème). Piégé par un mauvais tour de préparation et une adhérence précaire de ses pneumatiques, Romain Grosjean (16ème) partira, lui, depuis les tréfonds de la grille, le Français réussissant à se qualifier devant les seules Sauber et Williams dans la nuit de Sakhir.

Andrea Noviello

Kevin Magnussen qualification Bahreïn 2018
Kevin Magnussen a tiré son épingle du jeu à Sakhir en décrochant le 7ème temps des qualifications.
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