Qualification : Vettel marque son territoire

Sebastian Vettel qualification Allemagne 2018
Poussé par son public, Sebastian Vettel arrache dans les dernières secondes sa 10ème pole en rouge.
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Délivré dès la Q1 de la menace d’Hamilton, Sebastian Vettel a logiquement conquis le chrono de référence lors des qualifications du Grand Prix d’Allemagne. Transcendé par le soutien de ses supporters, le pilote Ferrari s’est offert au terme d’une jolie empoignade avec Valtteri Bottas la 55ème pole position de sa carrière. Kimi Räikkönen complète le top 3 de la séance.

Jusqu’ici son rendez-vous à domicile avait rarement tourné à son avantage. En huit participations au Grand Prix d’Allemagne, Sebastian Vettel n’avait pu récolter qu’une petite pole position (2010) et une maigre victoire (2013), un bilan bien terne pour celui qui est entré encore d’avantage au panthéon de la Formule 1 deux semaines plus tôt à Silverstone en égalant le nombre de succès obtenus par l’immense Alain Prost (51). Quand Marina Bay (4p + 4v), Suzuka (4p + 4v) ou encore Sakhir (4p + 3v) se sont régulièrement offerts à lui dans un passé plus ou moins récent, Hockenheim et dans une moindre mesure le Nürburgring ont, en revanche, rarement donné leur faveur à celui qui a su remplacer (en partie tout du moins) dans les cœurs de ses compatriotes le tant regretté Michael Schumacher. Si le septuple champion du monde garde une place à part aux yeux d’une très large majorité de fans outre-Rhin, son aura a légèrement décliné au fil des années, donnant au leader de la Scuderia l’opportunité d’insuffler un nouvel élan au sport automobile allemand.

Déterminé à renforcer sa côte de popularité auprès des siens, le leader du championnat a pourtant patienté jusqu’au moment de vérité avant de délivrer le plein potentiel de son immense talent. Volontairement discret en Q1 (2ème) et en Q2 (4ème), le natif d’Heppenheim a sorti l’artillerie lourde dans l’ultime partie de cette onzième séance qualificative de la saison, gratifiant les milliers de supporters massés dans le stadium d’Hockenheim de deux derniers runs de folie. Devancé par la Mercedes de Valtteri Bottas après le premier, l’Allemand a alors enfoncé le clou dans le second, raflant la mise à quelques secondes seulement du drapeau à damier pour ce qui constitue la 55ème pole de sa carrière en Formule 1. « J’avais senti dès la Q1 que la voiture était capable de le faire, explique le quadruple champion du monde. À chaque tour elle s’améliorait et j’ai pu aller chercher le dernier centième dans mon ultime tentative en Q3. Je suis vraiment heureux. Nous sommes en position de force après cette nouvelle pole, mais le plus dur reste encore à faire demain en course. »

Hamilton noir c’est noir

Homme le plus rapide du jour en 1’11’’212, Vettel tentera de convertir pour la troisième fois de l’année (après Bahreïn et Canada) sa pole en victoire, pas forcément une mince affaire si on se fie aux deux petits dixièmes qui séparent sa Ferrari de la flèche d’argent de son dauphin Valtteri Bottas (2ème). Battu d’un rien par « Baby-Schumi », le Finlandais aura clairement une carte à jouer demain en l’absence de son chef de file Lewis Hamilton (14ème), victime d’une rupture hydraulique à la suite d’un passage musclé sur un vibreur. « Ce genre de mésaventure peut hélas se produire en F1, déplore le fer de lance de la firme à l’étoile. Il faut savoir prendre sur soi et rassembler toute son énergie pour être au top demain. Je mettrais toutes mes forces dans la bataille en course, mais je ne m’attends pas à une folle remontée comme à Silverstone. Dépasser est nettement plus difficile à Hockenheim. » Relégué sur la deuxième ligne de la grille par le natif de Nastola, Kimi Räikkönen (3ème) perd pour la dixième fois consécutive la confrontation en interne chez Ferrari et manque une nouvelle occasion de se mettre en valeur alors que son avenir à Maranello semble de plus en plus s’inscrire en pointillé.

Aidé par l’absence d’Hamilton aux avant-postes, Max Verstappen (4ème) s’invite aux côtés du champion du monde 2007, mais concède six gros dixièmes au poleman Vettel, un écart substantiel qui devrait empêcher le bouillant néerlandais de venir se mêler à la lutte pour la victoire lors du Grand Prix. « Cette quatrième place est ce que nous pouvions espérer de mieux, se désole le protégé d’Helmut Marko. Il faut être réaliste, quand vous manquez à ce point de puissance, vous ne pouvez pas espérer qu’un miracle se produise. » Dominé jusque-là par son coéquipier Romain Grosjean (6ème), Kevin Magnussen (5ème) a repris l’ascendant sur le Français au meilleur moment, décrochant la très convoitée place de meilleur de temps dans l’exercice de la vitesse pure. Placé en embuscade juste derrière les deux Haas, Nico Hulkenberg (7ème) s’offre une sixième accession en Q3 et devance par la même occasion la seconde Renault de son voisin de garage Carlos Sainz (8ème). Qualifié pour la troisième fois en quatre Grand Prix dans l’ultime partie des qualifications, Charles Leclerc (9ème) réussit quant à lui une nouvelle prouesse le samedi après-midi, collant une seconde pleine à l’autre Sauber de Marcus Ericsson (13ème).

Vandoorne touche le fond

Dernier membre de la Q3, Sergio Perez (10ème) précède sur la grille la McLaren de Fernando Alonso (11ème) et la Williams d’un épatant Sergey Sirotkin (12ème). « C’est vraiment un bon résultat pour nous, se réjouit le débutant russe. Nous attendions de franchir ce pas depuis longtemps. Nous avançons enfin dans la bonne direction. Je suis très fier de moi et de toute l’équipe. » Resté sagement dans son garage en Q2, le changement de son MGU-K, boîtier électronique et de ses batteries l’obligeant de toute façon à s’élancer dimanche depuis la dernière position de la grille, Daniel Ricciardo (15ème) tentera de limiter les dégâts en course en s’inspirant de la folle remontée réalisée il y a deux semaines de cela par Hamilton à Silverstone. Handicapé par son trop lourd manque de roulage depuis vendredi, le réserviste Nicholas Latifi prenant sa place à bord de la Force India lors des libres 1 avant que la pluie ne vienne bouleverser les libres 3, Esteban Ocon (16ème) échoue dès la première partie des qualifications, une contreperformance qu’il n’avait plus vécu depuis le Grand Prix de Chine 2017.

« Être sorti dès la Q1 n’est pas une sensation très agréable, concède le protégé de Mercedes. J’ai malheureusement commis une petite erreur qui m’a coûté l’accession en Q2. La pluie en libres 3 m’a vraiment fait mal et j’ai dû aborder la séance qualificative un peu à l’aveugle sans savoir réellement à quoi m’attendre. Je n’ai pas réussi à obtenir le bon ressenti dans la voiture. » Guère plus à son avantage au volant d’une Toro Rosso en cruel manque d’évolutions, Pierre Gasly (17ème) réussit néanmoins à remporter le combat interne face à l’autre représentant de la firme basée à Faenza, Brendon Hartley (18ème). Piégé par le trafic dans son dernier relais et gêné par le sous-virage patent de sa FW41, Lance Stroll (19ème) concède une demi-seconde pleine à l’autre Williams de Sirotkin, une déculottée à mettre également au débit de Stoffel Vandoorne (20ème), le Belge prenant pour sa part plus de six dixièmes face à son coéquipier Alonso. « On voit très bien sur les datas qu’il y a un problème sur la voiture, peste le natif de Courtrai. Mais on n’arrive pas à en trouver l’origine. C’est très décevant et dur à accepter. Je ne peux rien faire. »

Andrea Noviello

Kevin Magnussen qualification Allemagne 2018
Aidé par les malheurs de Ricciardo et d’Hamilton, Kevin Magnussen hisse sa Haas au 5ème rang.
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