Lewis Hamilton
Deux semaines après sa (toute) petite prestation montréalaise, Lewis Hamilton a redressé la barre au Castellet en réussissant, essais libres 3 exceptés, un week-end tout bonnement parfait. Dominateur dès la journée du vendredi, le Britannique a confirmé sa supériorité sur ses adversaires en qualification, décrochant le meilleur chrono dans chacune des trois parties de la séance. Crédité d’un envol relativement correct, le pilote Mercedes a ensuite déroulé pendant tout le Grand Prix, bien aidé il est vrai par l’auto-élimination au premier virage de ses deux principaux rivaux Bottas et Vettel. Habile lors du restart au 6ème passage, le natif de Stevenage a alors pris un malin plaisir à distancer la Red Bull de Verstappen à coup de meilleurs tours en course sans même donner l’impression d’avoir à forcer son talent. Assis sur un confortable matelas de 4,2 secondes sur le Néerlandais dès le 18ème passage, le quadruple champion du monde a poursuivi son festival jusqu’à son unique pit-stop programmé au 34ème tour et au cours duquel il troque ses supertendres contre des gommes tendres. Ressorti derrière la Ferrari de Räikkönen, le fer de lance de la firme à l’étoile récupère logiquement le leadership de l’épreuve une boucle plus tard lors de l’arrêt au stand du Finlandais et peut ainsi reprendre sa marche triomphale. Soucieux de gérer sa mécanique en fin d’épreuve, l’Anglais laisse un temps Verstappen revenir sous la barre des quatre secondes avant de finalement achever sa brillante démonstration de force française avec un pécule supérieur à huit secondes sur le pilote Red Bull. Intouchable 53 tours durant au Paul-Ricard, Hamilton empoche la 65ème victoire de sa carrière en F1 et s’empare surtout des commandes du championnat à la faveur de la modeste cinquième place au classement de son rival Vettel. Le Lewis des grands jours.
Max Verstappen
Déjà irréprochable au Canada, Max Verstappen a de nouveau tiré la couverture à lui au Castellet en se fendant d’une performance sans fausse note pour le tant attendu retour du Grand Prix de France au calendrier. Encore meilleur que son coéquipier Ricciardo dans l’exercice du tour chronométré, il signe le quatrième chrono du jour et colle au passage près de deux dixièmes à l’Australien, le Batave a également conservé l’avantage sur « Smiling » en course à la faveur d’un envol bien négocié. Contraint de court-circuiter le « S » de la Verrerie en raison de l’accrochage entre Vettel et Bottas devant lui, le pilote Red Bull parvient à regagner la piste en deuxième position, une place qu’il ne quittera que l’espace de quelques boucles après son passage par les boxes au 26ème tour. Incapable de suivre la folle cadence imprimée par le leader Hamilton, le fils de Jos profite néanmoins du bouchon Sainz en début de course pour prendre la poudre d’escampette et se bâtir une confortable avance sur le pilote Renault. Progressivement esseulé derrière le quadruple champion du monde, il compte 5,2 secondes de retard sur la flèche d’argent au 21ème passage, le natif d’Hasselt doit pourtant légèrement anticiper son premier arrêt au stand en raison de pneus à la performance déclinante. Rentré en piste équipé de gommes tendres, le Néerlandais retrouve sa deuxième place initiale à la suite des pit-stop de son coéquipier Ricciardo (29ème tour) et de la Ferrari de Räikkönen (35ème tour). Revenu à moins de cinq secondes d’Hamilton dans la 37ème boucle, le protégé d’Helmut Marko va voir l’écart avec le Britannique de nouveau croître en fin de course en raison de vibrations sur son train de pneus. Impeccable tout le week-end, Verstappen signe en France son troisième podium en quatre Grand Prix et revient dans l’aspiration (15 points) de Räikkönen au championnat dans la lutte pour la cinquième place. Sur la bonne voie.
Kevin Magnussen
Si son coéquipier Grosjean ne cesse de s’enfoncer dans des erreurs grossières et des excuses toutes aussi pitoyables course après course, Kevin Magnussen continue pour sa part de tenir à bout de bras une écurie Haas toujours aussi inconstante dans ses performances d’un week-end sur l’autre. Frustré d’avoir dû se contenter du neuvième chrono en qualification, il reprocha notamment à Räikkönen de l’avoir passablement gêné lors de son ultime tentative lancée, le Danois s’est brillamment rattrapé le dimanche après-midi, profitant habillement des incidents du départ pour s’imposer comme le meilleur des autres au terme des 53 tours de cette huitième manche de la saison. Crédité d’une assez bonne mise en action, le pilote Haas déboule dans le premier virage lorsque survient l’accrochage entre Vettel et Bottas. N’ayant nul autre choix que de couper à travers les run-off, le champion 2013 F3.5 tire habillement partie de la situation pour se hisser au cinquième rang devant la Sauber du rookie Leclerc. Galvanisé par cette entame de rêve, le Nordique prend rapidement ses distances avec le Monégasque. Contraint toutefois de s’incliner face à la Ferrari de Vettel au 18ème passage, l’ancien protégé de McLaren exécute son unique changement de gommes onze tours plus tard, reculant en treizième position derrière la Toro Rosso d’Hartley. Facilement venu à bout du Néo-Zélandais, le natif de Roskilde se joue avec autant d’aisance de la McLaren de Vandoorne dans la 37ème boucle et de la Renault diminuée de Sainz au 50ème passage pour grimper à une sixième place qui sera sienne jusqu’au baisser du drapeau à damier. Un mois après Barcelone, Magnussen réédite sa deuxième meilleure performance de la saison et inscrit huit nouveaux points qui consolident non seulement son dixième rang au championnat pilotes, mais ramène aussi son écurie à une petite unité de sa rivale directe Force India. Haas peut lui dire merci.
Charles Leclerc
Le petit prodigue de la Ferrari Driver Acadamy n’en finit plus de faire parler de lui. Après avoir déjà impressionné le paddock à Bakou ou à Barcelone, Charles Leclerc a cette fois estomaqué le petit monde de la F1 en réalisant un authentique exploit lors des qualifications. Parvenu à hisser sa modeste C37 au huitième rang de la grille quand son coéquipier Ericsson échouait à une lamentable quinzième place, le protégé de Nicolas Todt a décroché au passage sa toute première accession en Q3, une performance saluée à juste titre par tous ses congénères et qu’il va s’empresser de bonifier avec une nouvelle course de toute beauté. Bien sorti de son emplacement à l’extinction des feux, le pilote Sauber émerge en sixième position à la suite de la bousculade du départ et profite même de la relance au 6ème tour pour menacer la Haas de Magnussen devant lui. Mangé dans la foulée par la Ferrari de Räikkönen, le champion du monde 2017 de Formule 2 subit aussitôt les attaques de Grosjean, mais parvient à se maintenir devant le Tricolore. Capable de légèrement se détacher du natif de Genève, le poulain de Frédéric Vasseur recule néanmoins d’un rang au 17ème passage, Vettel l’ayant sans grand difficulté dépossédé de sa septième place avant la chicane Nord. Piégé par des gommes en fin de vie dans la 24ème boucle, le représentant de la Principauté part à la faute dans le « S » de la Verrerie, une erreur qui lui coûte une position supplémentaire au profit d’Hulkenberg. Rappelé trop tardivement à son stand au 32ème tour, le Monégasque dégringole au quinzième rang avant d’opérer une remontée calme et méthodique jusqu’à la dixième place. Auteur de sa quatrième entrée dans les points en cinq courses, Leclerc gonfle son capital d’une unité supplémentaire et donne un peu plus de crédit encore aux voix qui l’annoncent chez Ferrari en 2019. Un diamant à l’état pur.
Andrea Noviello
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