Les Flops du Grand Prix de Singapour

Ferrari the flop Singapour 2018
Deux semaines après le couac de Monza, Ferrari a encore péché au niveau stratégique à Singapour.
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Ferrari

Ferrari flop Singapour 2018

Dans son fief de Monza, l’écurie la plus titrée de l’histoire s’était déjà pris les pieds dans le tapis en abandonnant à Hamilton une victoire qui n’aurait, sur le papier, jamais dû lui échapper. Deux semaines plus tard, Ferrari a de nouveau payé au prix fort ses errances stratégiques, subissant un revers de plus face à Mercedes potentiellement fatal à ses ambitions de couronne mondiale. Parti à la faute le vendredi dans le virage 21, Sebastian Vettel semblait pourtant en position de force à l’issue d’une séance libre 3 qu’il avait copieusement dominé. Il n’en fut rien. Visiblement troublé par le micmac stratégique de la Scuderia en Q2 (l’écurie italienne tentant de franchir le cut en ultratendres), l’Allemand va se montrer incapable de rivaliser avec Hamilton dans l’ultime partie de la séance, s’inclinant même face à la Red Bull de Verstappen. Son Grand Prix ne sera, hélas, guère plus productif. Parvenu à se défaire du Néerlandais dans le 1er tour, « Baby-Schumi » allait finalement perdre son duel à distance avec le fils de Jos au jeu des arrêts au stand, terminant son pénible dimanche après-midi à une lointaine (près de 40 secondes concédées au vainqueur Hamilton) troisième place. Cinquième sous le drapeau à damier, l’autre pilote de la Scuderia Kimi Räikkönen est encore plus mal loti. Homme le plus rapide des libres 2, le Finlandais a, comme Vettel, sérieusement déchanté en qualification, décrochant un modeste cinquième temps à près de huit dixièmes du chrono de référence réalisé par Hamilton. Collé aux basques de son compatriote Bottas toute la course, le champion du monde 2007 ne trouvera jamais l’ouverture sur la flèche d’argent, avouant même après coup s’être franchement ennuyé dans la nuit de Marina Bay.  Défaite pour la deuxième année consécutive par Hamilton et Mercedes sur un circuit qui lui était, pourtant, largement favorable, Ferrari voit la firme à l’étoile s’envoler au championnat constructeurs (37 points) et ses chances de retrouver un titre mondial qui lui échappe depuis 2008 se réduire comme peau de chagrin Grand Prix après Grand Prix. Le KO est proche.

Sergio Perez

Sergio Perez flop Singapour 2018

Assagi depuis ses démêlés à répétition avec Ocon l’an dernier, le Mexicain a laissé resurgir ses pires démons dans la nuit étoilé de Singapour, se fendant même d’un geste inqualifiable sur le pauvre Sirotkin au terme d’un duel épique où il a totalement perdu ses nerfs. Brillant en qualification, il signe un superbe septième temps décrochant ainsi le très honorifique titre de meilleur des autres, « Checo » aurait pourtant pu connaître un dimanche après-midi autrement plus réjouissant si son équipe ne lui avait pas pondu une stratégie de course complètement alambiquée. Plutôt efficace à l’extinction des feux, le protégé de Carlos Slim commet son premier impair de la journée en envoyant (volontairement ?) valser la monoplace sœur d’Ocon contre le mur du virage 3. Attentif lors du restart au 5ème tour, le natif de Guadalajara contient facilement la Haas de Grosjean derrière lui pendant tout son premier relais avant que son équipe ne l’appelle précipitamment à son stand à la fin de la 17ème boucle. Rejeté en seizième position derrière la Williams de Sirotkin, l’ancien membre de la filière Ferrari se retrouve bloqué derrière le Russe sans pouvoir ne serait-ce que le menacer. Vite agacé par une situation qu’il trouve grotesque, le pilote Force India tente plusieurs manœuvres d’intimidation sans succès puis finit par dégoupiller alors qu’il avait pratiquement pris la mesure du Moscovite au 34ème passage. Furieux de la résistance jusqu’au-boutiste du néophyte, l’ex-pilote McLaren adresse un violent coup de rue à Sirotkin, s’occasionnant une crevaison instantanée à l’arrière-gauche. Contraint de repasser par son stand une deuxième fois pour réparer les dégâts, le Mexicain dégringole en queue de peloton, une position qu’il ne conservera certes pas très longtemps en dépit d’un drive-through pour son attitude irresponsable face à Sirotkin, mais qui scellera définitivement ses espoirs de remontée. Piteux seizième sous le drapeau à damier, Perez entache, encore une fois, une carrière déjà pas avare en coup de sang et contribue à renforcer le sentiment d’injustice qui entoure le sort réservé à son coéquipier Ocon. Il serait peut-être temps pour lui d’apprendre enfin à mieux gérer ses émotions.

Haas

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Après ses déboires de Monza, l’écurie américaine tenait une occasion en or de se racheter et de remettre la pression sur sa rivale Renault au championnat constructeurs. Au lieu de ça, Haas a concédé cinq nouveaux points à la firme au losange au terme d’une course où elle a complètement manqué sa stratégie. Résolument optimiste à l’issue de trois séances libres de bonnes factures, Romain Grosjean a confirmé le potentiel de la VF-18 dans l’exercice du tour chronométré, décrochant un bon huitième temps très loin devant (plus de 1,3 secondes) son coéquipier Kevin Magnussen fade seizième sur la grille. Pris de vitesse au départ par la Force India d’Ocon, le Français retrouve très vite sa huitième place, son compatriote se faisant « salement » envoyer dans le mur par la seconde monoplace rose de Perez. Incapable de suivre la cadence imprimée par le Mexicain, le Genevois tente alors un coup de poker en s’arrêtant dès le 16ème tour à son box pour monter les pneus tendres. Son choix sera, malheureusement, perdant. Rejeté dans les méandres du classement, le champion 2011 de GP2 ne se signalera plus que par son rugueux duel avec Sirotkin et son refus de laisser passer les leaders. Pénalisé de cinq secondes pour avoir allègrement bouchonné Verstappen, Grosjean achève son pénible dimanche après-midi singapourien au quinzième rang, soit trois places devant la seconde Haas pilotée par le fantôme de Magnussen. Absent des débats d’un bout à l’autre du week-end, le Danois a d’abord vu sa qualification s’arrêter dès la Q1 avant de connaître un Grand Prix tout aussi pénible, empêtré qu’il était à se battre contre les Williams et autres Toro Rosso. Jamais dans le coup dans les rues de Marina Bay, le fils de Jan termine dix-septième, enregistrant tout comme Grosjean son deuxième résultat blanc après l’Italie. Les temps sont durs à Kannapolis. Très durs.

Williams

Williams flop Singapour 2018

Que la comparaison avec Monza est cruelle pour la mythique écurie basée à Grove. Sauvée dans le temple de la vitesse par la puissance de son redoutable moteur Mercedes, Williams est douloureusement retombée dans l’anonymat de la queue de peloton à Marina Bay, subissant même une nouvelle humiliation de taille en qualification. Pas franchement épargné le vendredi, il part à la faute dans la matinée avant de voir son frein arrière-droite prendre feu en libres 2, Lance Stroll a logiquement souffert dans l’exercice du tour chronométré, décrochant un fade vingtième chrono à 1,5 seconde de la McLaren de Vandoorne. Conscient de n’avoir quasiment aucune chance de briller en course, le Canadien prend le pari audacieux, il est le seul du plateau, de s’élancer en gommes tendres. Un choix, certes pénalisant dans les premiers tours, mais qui va vite s’avérer judicieux avec les arrêts successifs de ses adversaires. Remonté jusqu’en douzième position, le Montréalais sacrifie à son changement de pneus obligatoire à l’entame du 41ème tour, retombant à une quinzième place qui sera sienne jusqu’au baisser du drapeau à damier. Bon dernier à l’arrivée, l’autre représentant du team britannique Sergey Sirotkin a, lui, vécu un week-end plus cauchemardesque encore. Avant-dernier chrono des qualifications, le Russe a particulièrement fait parler de lui en course, mais pas forcément pour les bonnes raisons. Crédité d’une bonne mise en action, le pilote Williams crève sur les débris abandonnés par Ocon ce qui l’oblige à anticiper son pit-stop dès le 3ème tour. Équipé de gommes tendres dans l’optique de ne plus avoir à s’arrêter, le Moscovite se hisse, au grès des arrêts de ses adversaires directs, à la quinzième place et entame son farouche duel avec Perez. Harcelé par le Mexicain pendant plus de quinze boucles, l’ex-membre de la filière Renault oppose une résistante virile à « Checo » sans toutefois jamais dépasser les limites du raisonnable. Percuté par le pilote Force India au 34ème passage, Sirotkin se vengera sur le pauvre Hartley ce qui lui vaudra cinq secondes de pénalité lors de son second changement de pneus. Et Williams n’en a pas fini de s’enfoncer …

Andrea Noviello

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