Les Flops du Grand Prix d’Italie

Sebastian Vettel the flop Italie 2018
Sebastian Vettel s'est encore tiré dans le pied en partant à la faute dès le 1er tour de la course.
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Sebastian Vettel

Sebastian Vettel flop Italie 2018

Ses défenseurs les plus fidèles argueront que même les plus grands pilotes de l’histoire, dont notamment son idole Michael Schumacher, ont commis leurs lots de sottises pendant leurs carrières au plus haut niveau. D’autres, n’hésiteront pas non plus à souligner le manque de fermeté de la Scuderia Ferrari vis-à-vis de celui, Kimi Räikkönen en l’occurrence, qui est censé épauler l’Allemand dans sa lutte pour la couronne mondiale. Mais comment pour autant excuser la nouvelle bévue grossière de Sebastian Vettel et son manque sidérant de self-control en Italie alors qu’il aurait, en théorie, dû triompher sur les terres de l’écurie la plus titrée de la F1 ? Sa réaction puérile et particulièrement malvenue des qualifications avait déjà laissé transparaître d’inquiétants signes de nervosité et de fébrilité chez lui. Ils se sont hélas confirmés dès le départ de la course, l’Allemand refusant obstinément de s’incliner devant celui qu’il considère visiblement comme son « porteur d’eau ». Inutilement agressif à la première chicane, « Baby-Schumi » a ensuite payé sa mauvaise sortie de virage en se faisant déboîter par la Mercedes de son rival Hamilton. Mais là où beaucoup de ses congénères se seraient avoués vaincus, lui a préféré résister au-delà du raisonnable, percutant le flanc de la flèche d’argent du Britannique avant de partir en tête-à-queue face au peloton. Bon dernier avec un aileron-avant cassé et un déflecteur en lambeau, le natif d’Heppenheim venait déjà de dire adieu à ses rêves de succès à Monza. Lancé dans une brillante remontée qui le verra terminer, merci au passage à l’autre fauteur de trouble du jour Verstappen, à la quatrième place en dépit de deux passages (2ème et 30ème tour) par les stands, le leader de la Scuderia repart d’Italie avec un déficit encore accru sur Hamilton (30 points de retard) et des doutes plein la tête lui qui espérait, à l’inverse, profiter de cette course à domicile pour inverser la tendance au championnat et réinsuffler une dynamique positive après sa magistrale victoire de Spa. Le Vettel des mauvais jours.

Max Verstappen

Max Verstappen flop Italie 2018

Jusqu’à ce 43ème tour qui a fait couler tant d’encre, il avait eu tout bon ou presque. Entre sa performance solide des qualifications, il enregistre le cinquième chrono de la séance derrière les Ferrari et les Mercedes, son envol de rêve et sa gestion plutôt efficiente des pneumatiques, Max Verstappen pouvait se targuer de réussir un Grand Prix quasi-parfait dans le fief de la Scuderia. Mais comme Vettel avant lui face à Hamilton, lui non plus n’a pas supporté l’idée de devoir céder face à une Mercedes, ici celle de Bottas. Et comme son prédécesseur à Milton Keynes, le prodigue de chez Red Bull a préféré rejeter la faute sur son adversaire plutôt que de reconnaître la dangerosité de son geste et d’en assumer la pleine responsabilité. Non content de louvoyer en pleine ligne droite afin de casser le phénomène d’aspiration de la flèche d’argent, le Néerlandais a surtout exagérément ouvert sa trajectoire à l’amorce de la première chicane, envoyant valser le malheureux Bottas dans l’échappatoire. Jugé, à juste titre, responsable de l’incident, le fils de Jos s’est logiquement vu infliger cinq secondes de pénalité par la direction de course, une sanction lourde de conséquences pour lui, mais dont il ne va tirer aucun enseignement. Poussé par son ingénieur à s’écarter devant la Mercedes de Bottas, le Batave décide, au contraire, de poursuivre son opération bouchon, enchaînant les manœuvres controversées sans même se soucier du retour derrière lui de la Ferrari de Vettel. Finalement pris à son propre piège, l’Allemand lui soufflant sur tapis vert la quatrième place après l’arrivée, le natif d’Hasselt se contente d’une cinquième place peu représentative de son niveau de performance en course et écorne de nouveau une réputation pas déjà au beau fixe auprès de ses congénères. S’il souhaite réellement devenir un jour le grand pilote que son immense talent autorise, Verstappen va devoir sérieusement apprendre à se remettre en question et à contenir son trop plein d’agressivité en phase défensive. Un petit recadrage en règle ne lui ferait pas de mal.

Kevin Magnussen

Kevin Magnussen flop Italie 2018

Hockenheim excepté, le Danois n’avait plus fait chou blanc depuis le Grand Prix du Canada en juin dernier. Mais alors qu’il avait une opportunité en or de venir menacer la septième place du championnat à Hulkenberg, Kevin Magnussen s’est sabordé comme jamais à Monza, galvaudant ses chances de briller dans le parc milanais en cumulant les erreurs indignes d’un pilote de son expérience. Fébrile en qualification, il commit une faute dès sa première tentative en Q2, le coéquipier de Grosjean s’est ensuite tourné en ridicule en dépassant la McLaren d’Alonso avant d’entamer son dernier tour lancé. Logiquement gêné en retour par l’Espagnol, le natif de Roskilde voit sa séance qualificative s’arrêter là quand son voisin de garage hissera l’autre machine américaine sur la sixième place de la grille. Une déconfiture qui allait en appeler une autre en course, le champion 2013 de F3.5 détruisant son dimanche après-midi en l’espace de cinq virages. Sans doute surpris par le ralentissement devant lui de la Toro Rosso de Gasly, le pilote Haas coupe allègrement la Variante del Rettifilo au départ, perdant une première position sur la McLaren d’Alonso. Attaqué dans la foulée par la Force India de Perez à l’amorce de la seconde chicane, le Nordique choisit, de nouveau, de tirer tout droit, conservant très momentanément l’avantage sur « Checo ». Virilement dépossédé de sa douzième place par le Mexicain au 4ème tour, l’ex-pilote McLaren rentre aussitôt à son box chausser les gommes médiums et vérifier l’état de sa monoplace blessée dans la passe d’armes. Rejeté en dernière position, le Danois ne parviendra alors jamais à remonter dans la hiérarchie, sa monoplace ayant subi des dégâts au niveau du fond-plat trop importants lors de son coude-à-coude musclé avec Perez. Loin du rythme affiché par son coéquipier Grosjean, Magnussen récupérera quelques positions uniquement grâce aux trois abandons d’Hartley, Alonso et Ricciardo, ralliant l’arrivée à un bien fade seizième rang comparé à la superbe sixième place qu’aurait dû ramener Grosjean de son escale milanaise. Gare à la rechute.

Stoffel Vandoorne

Stoffel Vandoorne flop Italie 2018

Monza représentait son ultime chance de sauver ce qui pouvait encore l’être et de se positionner en vue de l’un des derniers baquets disponibles pour 2019. Stoffel Vandoorne l’a, hélas, laissé filer. Jamais vraiment dans le coup sur le mythique autodrome milanais, le Belge a traîné son spleen tout le week-end, évoluant comme de coutume très loin derrière son chef de file Alonso. Privé de roulage en libres 1 par son futur remplaçant à Woking Lando Norris, le pilote McLaren a subi une nouvelle déconfiture en qualification, enregistrant pour la deuxième fois consécutive après Spa le vingtième et dernier chrono du jour quand dans le même temps « Nando » hissait l’autre MCL33 sur la treizième place de la grille. Propulsé à la dix-septième position par les pénalités d’Ericsson, de Ricciardo et d’Hulkenberg, le natif de Courtrai réalise un envol plutôt décent qui lui permet d’éliminer la Toro Rosso d’Hartley et la Sauber d’Ericsson. Quatorzième après l’arrêt prématuré de Magnussen à la fin du 4ème tour, l’ancien protégé d’Éric Boullier va alors perdre trois places en l’espace d’une seule boucle, Hulkenberg, Ricciardo et Vettel n’en faisant qu’une bouchée. Tombé à son dix-septième rang initial, le champion 2015 de GP2 hérite d’une position avec l’abandon de son coéquipier Alonso au 10ème passage, remontant à une seizième place qu’il va conserver pendant les 2/3 du Grand Prix. Stoppé par McLaren dès le 25ème tour, le Belge va éprouver les mêmes difficultés en gommes tendres, ne devant de progresser dans la hiérarchie qu’aux seuls arrêts tardifs de Gasly, Hulkenberg ou Ericsson. Sous pression constante de la Toro Rosso puis de la Renault en fin de course, « Stoff » parvient néanmoins à conserver sa treizième place jusqu’au baisser du drapeau à damier, une petite consolation pour celui qui n’aura pas franchement contribué à redorer son blason sur le sol milanais. Poussé vers la sortie par McLaren au lendemain du Grand Prix d’Italie, Vandoorne voit ses chances de poursuivre sa carrière en F1 quasiment disparaître avec l’officialisation de l’arrivée de Räikkönen chez Sauber. Triste.

Andrea Noviello

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