Les Flops du Grand Prix d’Abu Dhabi

Valtteri Bottas the flop Abu Dhabi
Transparent à Abu Dhabi, Valtteri Bottas termine la saison à 161 points de son coéquipier Hamilton.
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Valtteri Bottas

Valtteri Bottas flop Abu Dhabi 2018

Fantomatique depuis le Grand Prix des États-Unis, le Finlandais avait une dernière chance de briller sous le soleil couchant d’Abu Dhabi. Il l’a encore une fois laissé passer, s’écroulant même complètement en deuxième partie de course alors qu’il semblait pourtant en mesure d’assurer un nouveau doublé à Mercedes. Battu d’un rien (162 millièmes) par son chef de file Hamilton en qualification, Valtteri Bottas n’a en revanche jamais été en mesure de contester la suprématie du quintuple champion du monde le dimanche après-midi. Auteur d’un assez bon envol depuis le côté sale de la piste, le natif de Nastola conserve sa deuxième place au départ et se mue immédiatement en premier rideau d’Hamilton comme en témoigne sa relance particulièrement poussive lors du restart au 5ème passage. Élevé en tête de la course deux boucles plus tard par le pari stratégique du Britannique, le pilote numéro deux de Mercedes dicte alors le rythme avec brio, repoussant même son plus proche rival Vettel à 2,6 secondes derrière lui. Appelé à son stand dans le 17ème tour afin de couvrir « l’undercut » du leader de la Scuderia, l’ancien protégé de Toto Wolff parvient logiquement à conserver l’avantage sur l’Allemand, une joie qui sera toutefois bien éphémère tant le Nordique va éprouver les pires difficultés à suivre la cadence imprimée par Hamilton lors de la (très) brève ondée émiratie. Dépassé par Vettel au 35ème passage après s’être complètement loupé au virage 5, le champion 2011 de GP3 commet deux autres erreurs qui vont, cette fois, directement profiter à Verstappen. Relégué au quatrième rang par le Néerlandais, l’ex-pilote Williams doit également laisser filer l’autre Red Bull de Ricciardo au 39ème tour, chutant à une cinquième position qui sera sienne jusqu’au bout malgré un deuxième passage par les boxes pour monter les ultratendres. Invisible sous les projecteurs de Yas Marina, Bottas achève sa pénible saison 2018 sur une nouvelle désillusion et voit son crédit en interne sérieusement entamé lui qui va devoir apprendre à vivre l’an prochain avec l’ombre permanente d’Ocon dans son dos. Il était temps que le championnat se termine.

Le Halo

Halo flop Abu Dhabi 2018

Porté aux nues par ses principaux partisans (la FIA en tête) à la suite de l’impressionnant carton du départ en Belgique, Fernando Alonso décollant violemment au-dessus de la Sauber de Charles Leclerc après avoir été percuté par la Renault de Nico Hulkenberg au freinage, l’arceau de sécurité greffé depuis cette saison sur l’ensemble des monoplaces du plateau a affiché toutes ses limites lors du tout aussi spectaculaire double tonneau de ce même Hulkenberg à Abu Dhabi. Si Charlie Whiting a rapidement tenté d’éteindre l’incendie (c’est le cas de le dire) en affirmant à qui voulait bien l’entendre que le Halo n’avait en rien gêné l’extraction du pilote Allemand, le directeur de course de la FIA n’est toutefois pas parvenu à dissiper des doutes déjà anticipés par bon nombre d’observateurs dans le paddock, mais confirmés par le très esthétique double axel du vainqueur 2015 des 24 Heures du Mans. Coincé dans une position pour le moins inconfortable la tête en bas, le leader de l’écurie Renault n’a jamais pu se sortir de sa prison de fortune, la faute bien évidemment à un dispositif prétendument sécuritaire, mais qui s’est au final révélé potentiellement dangereux. Si le risque d’incendie a quasiment disparu aujourd’hui en Formule 1 grâce aux importants progrès réalisés en la matière, l’embrasement du train arrière de la RS18 a cependant démontré que le danger n’était pas pour autant complètement écarté et qu’il pouvait, dans pareil cas de figure, s’avérer particulièrement préoccupant. Que serait-il advenu du pauvre Hulkenberg si d’aventure les flammes s’étaient propagées à l’ensemble de sa monoplace ? Nul ne le sait. Instauré dans la précipitation par l’instance dirigeante après le drame de Suzuka, le Halo a certes apporté quelques rares motifs de satisfaction depuis son apparition sur les cockpits des F1, mais il n’a pas pour autant convaincu les plus septiques de son véritable bienfondé à l’heure où la catégorie reine du sport automobile cherche désespérément à se réinventer.

Stoffel Vandoorne

Stoffel Vandoorne flop Abu Dhabi 2018

L’espoir déchu de la Belgique entendait avant tout se faire plaisir pour sa dernière sortie au volant d’une Formule 1. Il n’y est pas franchement parvenu, subissant comme tout au long du championnat la domination sans partage de son coéquipier Alonso. Écrasé une vingt et unième fois, en autant de participation, par le double champion du monde espagnol en qualification, Stoffel Vandoorne a également pris le bouillon en course, achevant son ultime Grand Prix en catégorie reine à plus de vingt-cinq secondes du natif d’Oviedo. Bon dernier après une mise en action chaotique, le Belge réussit à regagner le terrain perdu à la faveur d’un 1er tour bien négocié dans les entrailles du peloton. Seizième après l’abandon de Räikkönen dans la 7ème boucle, le pilote McLaren gagne une autre position grâce au pit-stop anticipé de Grosjean sous virtual safety-car. Capable de contenir sans grande difficulté les timides assauts du Tricolore, le natif de Courtrai maintient la Haas du Français derrière lui pendant près de vingt tours avant que ses gommes supertendres ne commence sérieusement à perdre de leur efficacité. Obligé de s’incliner devant Ocon au 32ème passage, le champion 2015 de GP2 doit également céder dans la foulée face à Grosjean, chutant au treizième rang. Logiquement rapatrié à son box par McLaren trois boucles plus tard afin de monter de gommes ultratendres, l’ancien poulain d’Éric Boullier repart devant la seule Williams de Sirotkin en seizième position. Relégué à près de vingt secondes de la Toro Rosso d’Hartley, le futur pilote Mercedes en Formule E grimpe de deux places en fin de Grand Prix à la faveur des abandons conjugués d’Ocon (46ème tour) et de Gasly (48ème tour), mais voit en revanche la Williams de Stroll couper la ligne d’arrivée une petite seconde et demie devant lui. Décevant quatorzième dans la nuit éclairée d’Abu Dhabi, Vandoorne quitte la F1 par la petite porte et laisse derrière lui l’image d’un pilote trop faible mentalement pour espérer pouvoir s’y maintenir dans la durée. Une énigme.

Williams

Williams flop Abu Dhabi 2018

Le Grand Prix d’Abu Dhabi aura été pour Williams le triste reflet d’une saison cauchemardesque et humiliante à souhait. Lanternes rouges des qualifications, les monoplaces teintées de la sublime livrée Martini n’ont guère été plus à leur avantage en course, les nombreux abandons leur permettant tout de même de terminer à un rang un peu plus décent que ne furent leurs performances. Meurtri par l’annonce de sa non reconduction à Grove, Sergey Sirotkin a tenté en vain de finir son aventure au plus haut niveau sur une bonne note, le Russe s’offrant pour seul fait d’arme de devancer son coéquipier dans l’exercice du tour chronométré. Dix-neuvième chrono des qualifications, le Moscovite perd dès l’extinction des feux l’avantage sur son voisin de garage après avoir gentiment été poussé dehors par le futur pilote Force India dans le premier virage. Élevé d’un rang grâce à l’arrêt précoce de Hartley, le pilote Williams voit rapidement son moteur surchauffer ce qui le prive de tout espoir de remontée. Passé par son stand à la fin du 35ème tour afin de chausser les ultratendes, Sirotkin ne quittera alors plus son peu reluisant statut de « bonnet d’âne », ralliant le drapeau à damier à plus de seize secondes de la McLaren de Vandoorne. Parvenu, de son côté, à battre le Belge sur la durée du Grand Prix, Lance Stroll n’a pas davantage impressionné les observateurs dans la nuit étoilée de Yas Marina, le Canadien ne devant, comme souvent, son salut qu’à une bonne mise en action au départ. Piteux dernier chrono des qualifications, il dénonça après coup le comportement erratique de sa monoplace, le champion 2016 de Formule 3 efface, en partie, sa médiocre prestation du samedi après-midi en réalisant un envol de bonne facture où il n’hésite pas à sévèrement rudoyer son coéquipier. Quinzième à la fin de 1er tour, le Montréalais profite de sa stratégie décalée (comme Sirotkin il s’est élancé en supertendres) pour se hisser un temps au dixième rang. Logiquement rattrapé par la réalité, le pilote Williams s’incline face à Ocon et Grosjean avant que son pit-stop du 40ème passage ne le fasse définitivement dégringoler dans les abysses du classement. Pathétique.

Andrea Noviello

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