Romain Grosjean
L’embellie n’aura duré que l’espace d’une maigre course pour le Français. Superbe quatrième en Autriche, Romain Grosjean est retombé dans ses travers à l’occasion du Grand Prix de Grande-Bretagne, additionnant les erreurs tout en refusant, comme de coutume, d’en assumer la responsabilité. Piégé de ses premiers tours de roue en libres 1, il fracasse sa VF-18 dans Copse après en avoir perdu le contrôle, le pilote Haas a préféré jouer la prudence lors de la séance qualificative, se contentant du huitième chrono juste derrière son coéquipier Magnussen. Crédité d’une plutôt bonne mise en action, le Tricolore va totalement se manquer au freinage dans Village, percutant la monoplace de son voisin de garage avant de sortir dans les zones de dégagements bitumées. Rejeté au treizième rang par sa bourde du départ, le natif de Genève recule d’une autre position dans le 5ème tour au profit d’Hamilton. Incapable d’inquiéter la Toro Rosso de son compatriote Gasly devant lui, le champion 2011 de GP2 choisit de prolonger le plus possible son premier relais avant de finalement stopper à son box dans la 27ème boucle. Tombé au quinzième rang à la suite d’un changement de gommes très moyen (3,7 secondes d’immobilisation), l’ancien protégé d’Éric Boullier gagne quatre places d’un coup à la faveur de la sortie de piste d’Ericsson au 33ème passage et de la neutralisation sous régime de voiture de sécurité qui en découle. Attaqué par Sainz au moment du restart, l’ex-pilote Lotus perd légèrement le contrôle de sa machine en tentant de résister au Madrilène dans Copse (décidément !), envoyant les deux monoplaces dans le décor au 38ème tour. Contraint de mettre pied à terre pour la quatrième fois en 2018, la seconde d’affilée des suites d’un accrochage, Grosjean ruine en un week-end tout le bénéfice de sa bonne performance autrichienne et réinsinue le doute dans l’esprit de ses employeurs à l’heure où la prolongation (éventuelle) de son contrat dans l’écurie américaine est toujours sujette à débat. En danger.
Sauber
Épatante la semaine dernière à Zeltweg où elle réalisa son meilleur résultat d’ensemble de la saison, l’écurie suisse a sérieusement déçu lors de cette dixième manche du championnat, enregistrant même son premier double abandon depuis le Grand Prix de Monaco 2017. Encore héroïque dans l’exercice du tour chronométré, il décroche un stupéfiant neuvième chrono à moins de deux secondes du temps de la pole, Charles Leclerc s’est également montré particulièrement à son avantage en course avant qu’une erreur de ses mécaniciens ne le contraigne à abandonner. Passé au travers de la bousculade du départ, le Monégasque profite même de l’empoignade entre les deux Haas de Grosjean et Magnussen à Village pour grimper au septième rang dès le 1er tour. Logiquement doublé par Hamilton au 9ème passage, le prodigue de la Ferrari Driver Academy conserve sa huitième place jusqu’au changement de pneus qui lui sera fatal dans la 19ème boucle. Relâché précipitamment par ses mécanos, le champion 2017 de F2 doit aussitôt immobiliser sa Sauber sur les bas-côtés, renonçant pour la deuxième fois de la saison après Monaco. De nouveau massacré par son coéquipier en qualification, il récolte un très modeste quinzième temps à six dixièmes de Leclerc, Marcus Ericsson réalise un envol correct, gagnant une position au détriment de Perez. Facilement dépossédé de sa quatorzième place par Hamilton dès le 3ème tour, le Suédois végète un long moment dans le ventre mou du peloton avant d’entamer une timide progression dans la hiérarchie à la faveur de l’ouverture de la valse des changements de pneus. Remonté jusqu’en neuvième position grâce au pit-stop de ses adversaire directs, le natif de Kumla rentre effectuer son unique arrêt dans la 25ème boucle, troquant ses pneus tendres contre des médiums. Tombé à sa quinzième place initiale, le pilote Sauber gâche bêtement toute chance de revenir dans la zone des points en partant à la faute au 32ème passage après avoir oublié de refermer son DRS à l’amorce d’Abbey. Une bourde de plus qui vient s’additionner à son impressionnant contingent de boulettes commises depuis son arrivée en F1. Pas glorieux.
Williams
Sir Franck Williams ne pouvait pas redouter pire scénario que celui auquel il a assisté à Silverstone pour son grand retour dans un paddock de Formule 1. Déjà ridicules dans l’exercice de la vitesse pure, ses machines ont carrément touché le fond le dimanche en course, achevant leur long calvaire dominical aux deux dernières places du Grand Prix de Grande-Bretagne. Parti à la faute dès sa première tentative en qualification, Lance Stroll n’a pas davantage brillé le lendemain course, tirant pour seule satisfaction de devancer son coéquipier Sirotkin à l’arrivée. Dix-huitième à la fin du 1er tour grâce à la bourde de Perez au départ, le Canadien retrouve sa dix-neuvième place initiale quatre boucles plus tard, « Checo » n’en faisant qu’une bouchée. Bloqué en dernière position jusqu’au pit-stop du Mexicain dans la 14ème boucle, le Montréalais remonte provisoirement d’un rang avant de sacrifier à son tour au changement de pneus au 30ème passage. Profitant de gommes accusant neuf boucles de moins que celles de son coéquipier, le champion 2016 de F2 se joue de Sirotkin lors du second restart, concluant sa piètre prestation anglaise à une treizième place qui se transformera en douzième position sur tapis vert après la pénalité reçue par Gasly. Quatorzième et bon dernier sous le baisser du drapeau à damier, l’autre représentant de l’écurie britannique Sergey Sirotkin n’a pas affiché bien meilleure mine pour le rendez-vous à domicile de son écurie. Coupable d’une faute dès les libres 1 dans Luffield, le Russe s’est encore laissé piéger en qualification, perdant cette fois le contrôle de sa FW41 dans Stowe. Piteux dix-huitième et antépénultième temps de la séance, le protégé de SMP boucle le 1er tour au seizième rang avant de logiquement s’incliner face à Hamilton (2ème boucle) et Perez (7ème boucle). Appelé à son box au 22ème passage pour chausser les médiums, le Moscovite reprend son duel dans les bas-fonds du classement avec l’autre Williams de Stroll. Dépossédé de la quatorzième place par le Québécois lors de la relance, l’ex-pilote de développement chez Renault perd totalement le contact en fin d’épreuve, terminant son fade Grand Prix à plus de dix secondes de son coéquipier. Désolant.
Red Bull
En une semaine, l’écurie autrichienne est passée de l’excitation d’une victoire à domicile à la désolation d’un week-end sans en Angleterre. Impatiente de pouvoir, de nouveau, démontrer à tout le paddock les qualités de son formidable châssis dans les grandes courbes de Silverstone, Red Bull a sévèrement déchanté sur l’ancien aérodrome militaire, la faute non seulement à un criant manque de puissance de son moteur Renault, mais aussi à la fiabilité toujours aussi imparfaite de ses machines. Tout frais vainqueur du Grand Prix d’Autriche, Max Verstappen n’a jamais pu prétendre à jouer les premiers rôles non loin de l’usine de Milton Keynes, se contentant notamment du cinquième temps en qualification à sept dixièmes du chrono de référence. Sa course ne sera, hélas, guère plus réjouissante. Parvenu à se frayer un chemin au départ entre Räikkönen et Hamilton, le Néerlandais pointe en troisième position à la fin du 1er tour, une place qu’il va conserver jusqu’à son deuxième passage par les boxes au 34ème passage lors de l’intervention de la safety-car. Dépassé par Hamilton pendant la neutralisation, le fils de Jos renonce trois tours après la relance suite à une défaillance de ses freins arrière. Encore plus en difficulté que le Batave dans l’exercice du tour chronométré, il concède 1,2 seconde au temps de la pole, Daniel Ricciardo a, lui aussi, vécu un Grand Prix dans l’ombre des gros bras du championnat. Remonté en cinquième place grâce aux malheurs d’Hamilton au départ, l’Australien se contente de suivre à distance raisonnable la Ferrari de Räikkönen lors de son premier relais. Stoppé à son box dans la 19ème boucle, « Smiling » choisit de repasser par la pit-lane douze tours plus tard sous régime de voiture de sécurité. Débarrassé de son coéquipier au 46ème passage, le pilote Red Bull croit un temps pouvoir revenir sur la Mercedes à l’agonie de Bottas avant de finalement devoir se contenter d’une cinquième place bien terne à l’image de la prestation d’ensemble du team autrichien en terre britannique. Réaction attendue dès Hockenheim.
Andrea Noviello
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