Les Flops du Grand Prix du Japon

FIA the flop Japon 2018
En ne daignant pas sanctionner des comportements inadmissibles, la FIA s'est tournée en ridicule.
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FIA flop Japon 2018

Apôtre de la sécurité à outrance et de la prévention à tout va depuis l’intronisation à sa tête de Jean Todt en 2009, l’instance dirigeante s’est surpassée dans la médiocrité de ses décisions au Japon. Outre un interventionnisme toujours aussi aberrant, la Fédération Internationale de l’Automobile s’est également ridiculisée en fermant les yeux devant des comportements inadmissibles en piste. Exagérément sévère avec Esteban Ocon, l’autorité régulatrice infligeant trois places de pénalité au pilote Force India pour ne pas avoir suffisamment ralenti sous drapeau rouge en essais libres 3, Charlie Whiting n’a en revanche pas affiché la moindre intransigeance avec Max Verstappen, quand bien même le Néerlandais a, lui, largement dépassé les limites de l’acceptable en rentrant en piste de manière quelque peu cavalière d’abord puis en jetant dehors le malheureux Räikkönen ensuite. Et que dire alors de l’aveuglante mansuétude dont bénéficie course après course le pilote le plus détesté du paddock, alias Kevin Magnussen ? En refusant systématiquement d’infliger la moindre sanction au pilote Haas en dépit de ses changements de ligne épouvantablement dangereux, la FIA envoie non seulement un message particulièrement ambivalent au reste du plateau, mais cautionne surtout, et c’est bien plus grave, l’attitude irresponsable du Danois. Non contente de se contredire elle-même par des choix incompréhensibles (comment peut-on décemment oser prétendre que Magnussen n’a rien fait de mal quand on prône le risque zéro à longueur de journée?) et totalement incohérents (pénalisés de cinq secondes pour leur friction du 1er tour, Alonso et Stroll ont écopé de la même sanction que Verstappen pour des gestes, du moins dans le cas de l’Espagnol, pourtant nettement moins répréhensibles), la Fédération Internationale de l’Automobile s’entête à vouloir défendre l’indéfendable, au risque de devoir un jour rendre des comptes si un drame venait à se produire à la suite de manœuvres qu’elle considère aujourd’hui comme normales. Lamentable.

Kevin Magnussen

Kevin Magnussen flop Japon 2018

Le Danois doit se croire bien plus talentueux qu’il ne l’est réellement tant son insolence frise l’indécence. Ciblé du doigt par tout le paddock, la direction de course exceptée (allez comprendre !), pour son changement de ligne scandaleux devant Leclerc, Kevin Magnussen a eu le culot de rejeter la faute sur le Monégasque, prétextant que le pilote Sauber avait provoqué le contact et non l’inverse. Complètement à côté de ses pompes le vendredi en essais libres, le Nordique ne s’est guère montré plus performant en qualification, échouant à se sortir de la Q2 quand son coéquipier Grosjean qualifiait l’autre monoplace américaine au cinquième rang. Auteur d’une mise en action toute juste moyenne, le pilote Haas conserve sa douzième place initiale dans le 1er tour avant de subir l’attaque de Leclerc à l’entame de la deuxième boucle. Incapable de se défendre sans dépasser les limites du raisonnable, le natif de Roskilde se décale violemment vers la droite alors que le futur pilote Ferrari a déjà entamé sa manœuvre de dépassement, entraînant inévitablement l’accrochage entre les deux hommes. Heurté au niveau de la roue arrière-gauche, le champion 2013 de F3.5 crève en bout de ligne droite des stands ce qui le contraint à une petite excursion par le dégagement du premier virage. Revenu en piste avec une gomme en charpie, l’ancien petit protégé de McLaren effectue un tour entier du circuit de Suzuka au ralenti non sans semer un peu partout des débris de son fond-plat déchiqueté. Rentré à son box monter un train de pneus médiums, le fils de Jan profite de la neutralisation pour se dédoubler et ainsi effacer le tour de retard accumulé sur le peloton. Bon dernier lors du restart donné au 8ème passage, Magnussen renoncera une boucle plus tard, sa monoplace ayant subi des dommages trop importants pour espérer remonter dans la hiérarchie. Comme quoi il existe une justice.

Max Verstappen

Max Verstappen flop Japon 2018

L’enfant prodigue de Red Bull aurait pu repartir la tête haute de Suzuka, il signe son troisième podium consécutif sur les terres de son futur motoriste Honda, mais comment faire abstraction de son comportement inadmissible face à Räikkönen alors que l’on disputait seulement le 1er tour de course. Ronchon après une journée du vendredi où il n’aura jamais éprouvé de bonnes sensations au volant de la RB14, Max Verstappen a retrouvé la confiance en sa machine le lendemain dans l’exercice du tour chronométré, décrochant un très joli troisième chrono au nez et à la barbe du champion du monde 2007. Bien parti dans le sillage du poleman Hamilton, le Batave se maintient derrière les deux flèches d’argent à l’extinction des feux, mais doit rapidement conjuguer avec la menace Räikkönen. Mis sous pression par le Finlandais dans la dernière partie du circuit, le fils de Jos part à la faute au niveau de la chicane, virant au large dans l’herbe artificielle avant de revenir sur la piste sans même prêter garde à la Ferrari d’« Ice-Man ». Conscient que s’il venait à perdre ce duel il ne reverrait très probablement plus le Nordique, le pilote Red Bull tasse honteusement Räikkönen sur l’extérieur, conservant ainsi sa troisième au prix d’une manœuvre hautement condamnable. Attaqué sept boucles plus tard par l’autre Ferrari de Vettel dans Spoon, le champion du monde 2013 de karting oppose une fin de non-recevoir toute aussi virile à l’Allemand, envoyant le leader de la Scuderia en tête-à-queue dans les run-off. Logiquement pénalisé de cinq secondes pour son tassage en règle de Räikkönen, le protégé d’Helmut Marko purge sa sanction lors de son unique pit-stop au 22ème passage sans pour autant perdre l’avantage qu’il était construit sur le Finlandais. Pressant sur Bottas en fin de course, Verstappen ne trouvera cependant jamais l’ouverture, ralliant l’arrivée à une troisième place qui aurait pu s’avérer fantastique sans ses trop nombreux incidents avec les monoplaces rouges. Lui aussi va bien devoir finir par comprendre que tout n’est pas permis en F1.

Sebastian Vettel

Sebastian Vettel flop Japon 2018

En effaçant la quasi-totalité de son handicap en moins d’un tour, l’Allemand avait fait le plus dur et pouvait légitimement espérer briguer la troisième marche du podium au pays du soleil de levant. Au lieu ça, une attaque (trop) optimiste sur Verstappen lors de la relance et un tête-à-queue dans Spoon ont renvoyé Sebastian Vettel dans les tréfonds du classement, réduisant ainsi à néant ses espoirs de limiter la casse dans la course au titre. Rarement autant en difficulté le vendredi, le natif d’Heppenheim a également sévèrement déchanté dans son exercice favori des qualifications, se fourvoyant d’abord dans son choix pneumatique en démarrant la Q3 chaussé d’intermédiaires puis en commettant deux erreurs lourdes de conséquences en fin de séance. Piteux neuvième chrono, le pilote Ferrari hérite finalement de la huitième place sur la grille à la faveur de la pénalité infligée à Ocon. Brillant de réactivité au signal du starter, le quadruple champion grille d’entrée la politesse à Hartley avant de se défaire, dans la foulée, de l’autre Toro Rosso de Gasly dans les « S » de Senna. Galvanisé par cette entame de feu, « Baby-Schumi » subtilise, par l’extérieur s’il vous plaît, la cinquième place à Grosjean puis bénéficie de l’âpreté du duel Verstappen-Räikkönen pour gagner une autre place au détriment de son coéquipier. Trop impatient de se défaire du bouillant Néerlandais, l’ancien protégé d’Helmut Marko se précipite au 8ème tour et tombe en dernière position après avoir, de surcroît, endommagé le flanc de sa monoplace dans le contact. Pas vraiment échaudé par ce coup du sort, le leader de la Scuderia se lance alors dans une brillante remontée qui le verra, par deux fois, éliminé la moitié du peloton pour terminer à une honorable sixième position. Reste qu’en concédant dix-sept nouveaux points à son rival Hamilton (l’écart est maintenant de 67 unités en sa défaveur), Vettel a probablement dit une bonne fois pour toute adieu au titre mondial. Il n’a pas fini de s’en mordre les doigts.

Andrea Noviello

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